Le 25 janvier est une date hautement symbolique pour l’Égypte, marquée par la révolution de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak. En 2025, une nouvelle révolution pourrait éclater, cette fois contre le président Abdel Fattah al-Sissi. Le contexte est particulièrement tendu : de nombreuses voix en Égypte accusent Sissi d’avoir géré le pays en collusion avec Israël et les États-Unis, compromettant ainsi la souveraineté égyptienne et trahissant les aspirations de la population à l’indépendance et à la dignité.
Si une telle révolte devait éclater, les conséquences géopolitiques seraient considérables. L’élection d’un nouveau président à la tête du gouvernement, perçu comme anti-américain et potentiellement anti-israélien, poserait un tournant radical dans la politique étrangère de l’Égypte. Le pays pourrait se détourner de l’alliance stratégique qu’il a maintenue sous Sissi, ce qui susciterait de vives réactions internationales, notamment de la part d’Israël, des États-Unis et de leurs alliés dans la région.
Les Accusations de Collusion avec Israël et les États-Unis
Sous Sissi, l’Égypte a poursuivi une politique sécuritaire de coopération avec Israël, notamment dans le Sinaï, pour lutter contre le terrorisme djihadiste. Bien que cette collaboration ait permis de stabiliser certaines régions et d’assurer la sécurité de la frontière commune, elle est souvent perçue par une partie de la population égyptienne comme une atteinte à la souveraineté nationale. Les relations cordiales avec les États-Unis, en échange de l’aide militaire annuelle, sont également mal vues, surtout dans un contexte où Washington soutient Israël de manière inconditionnelle. Pour beaucoup, Sissi est devenu l’incarnation d’un régime qui sacrifie l’indépendance nationale aux intérêts de puissances étrangères.
Un Président Anti-américain : Une Menace pour l’Équilibre Régional ?
Si une révolution devait mener à l’élection d’un président anti-américain en Égypte, plusieurs scénarios sont envisageables. D’abord, une détérioration des relations avec Israël pourrait être quasi immédiate, d’autant plus que l’Égypte joue un rôle clé dans la stabilisation de Gaza et les négociations indirectes entre Israël et le Hamas. Un changement de politique du Caire pourrait déstabiliser la région, raviver les tensions à Gaza, voire encourager une nouvelle guerre.
De même, une rupture avec les États-Unis signifierait une possible suspension de l’aide militaire américaine, ce qui affaiblirait l’armée égyptienne dans un contexte où le pays fait face à des défis sécuritaires internes et régionaux. Cela pourrait pousser l’Égypte à chercher de nouveaux alliés, notamment la Russie ou la Chine, accentuant ainsi le clivage entre les puissances occidentales et les puissances émergentes dans la région.
Israël : Le Bénéficiaire Caché ?
Dans ce contexte, une question clé se pose : qui bénéficierait véritablement d’une telle révolution ? Si, à première vue, un président hostile à Israël pourrait apparaître comme une menace pour l’État hébreu, la réalité pourrait être plus complexe. Israël pourrait en réalité trouver une excuse pour intensifier ses actions militaires, justifiant par exemple une intervention préventive sous prétexte de protéger ses frontières ou ses intérêts stratégiques, notamment dans le Sinaï ou en mer Méditerranée, où les tensions énergétiques sont déjà vives.
De plus, une Égypte affaiblie par l’instabilité intérieure serait moins capable de jouer son rôle traditionnel de médiateur dans les conflits régionaux, notamment avec Gaza et le Liban. Cela laisserait Israël plus libre d’agir unilatéralement sans craindre les répercussions diplomatiques d’une réponse forte de l’Égypte, autrefois leader du monde arabe.
Une Excuse pour une Intervention ?
La montée au pouvoir d’un gouvernement égyptien radicalement anti-américain et anti-israélien pourrait servir de prétexte à Israël pour justifier une intervention militaire, sous couvert de « légitime défense » contre une menace potentielle à ses frontières. Un scénario similaire à celui de la guerre de 1967 pourrait être évoqué, où Israël a attaqué préventivement en réponse à des mouvements perçus comme hostiles par ses voisins arabes. En outre, Israël pourrait profiter de l’occasion pour redéfinir ses frontières, sécuriser des zones stratégiques et influencer encore davantage l’ordre régional.
Cependant, cette hypothèse comporte des risques. Une intervention militaire pourrait non seulement renforcer l’hostilité de la population arabe envers Israël, mais aussi attirer l’attention de puissances extérieures, telles que l’Iran ou la Turquie, qui pourraient vouloir s’impliquer davantage dans la région. Une telle escalade aurait des conséquences imprévisibles pour la stabilité régionale.
Conclusion
Alors que l’Égypte se dirige vers une possible révolution en janvier 2025, les enjeux sont énormes. Si l’élection d’un président anti-américain et anti-israélien pourrait bouleverser l’ordre régional, Israël pourrait paradoxalement tirer profit de cette instabilité pour justifier des actions militaires et redéfinir son rôle stratégique dans la région. Toutefois, les conséquences d’une telle évolution sont difficiles à prévoir, tant les alliances géopolitiques sont complexes et sujettes à des retournements inattendus. L’avenir de l’Égypte reste donc incertain, tout comme son rôle dans l’équilibre fragile du Moyen-Orient.